Pas de transition sans transformation intérieure

DES OUTILS POUR CHANGER D’IMAGINAIRE, CRÉER DU LIEN, DONNER DU SENS ET NOURRIR L’ENGAGEMENT

Atelier-conférence
La crise écologique et climatique n’est pas seulement à l’extérieur, elle est aussi au-dedans de nous. « L’agriculture bio et de proximité, les écoquartiers, les jardins urbains ou encore les monnaies complémentaires, tout cela est nécessaire, mais si l’humain n’évolue pas dans son être, cela sera un nouvel échec de plus », déclare l’agroécologiste Pierre Rabhi. Une manière de faire écho à Rob Hopkins, pionnier du mouvement des Villes en transition : « La Transition n’est pas seulement une affaire de panneaux solaires et de carottes, nous estimons que ce qui se passe à l’intérieur de nous est aussi important que ce qui se passe en dehors. »

Les dimensions intérieures de la transition sont multiples. Elles touchent au changement du système de valeurs et de la vision de la nature nécessaire pour évoluer vers des modes de vie vraiment durables, au deuil à effectuer d’une certaine conception du bonheur, aux stratégies de résilience – personnelle et collective – à mettre en œuvre pour traverser les effondrements écologiques, économiques et sociaux qui s’annoncent, à la manière de transformer les sentiments d’impuissance et de découragement si répandus dans notre société, au soin à prendre de soi pour éviter le syndrome d’épuisement (burn out) qui peut affecter les militants, aux modes de gouvernance partagée pour dépasser les luttes d’ego et de pouvoir qui peuvent miner les meilleures initiatives.

Plusieurs instruments existent pour changer d’imaginaire, créer du lien et du sens. La soirée permettra de découvrir les dimensions intérieures de la transition et de goûter à quelques exercices tirés de deux sources fécondes pour transiter vers des sociétés qui respectent les limites de la biosphère et pour nourrir les ressorts de l’engagement :

• Le « Travail qui relie », une méthodologie de reliance en profondeur à soi, aux autres et à la Terre, développée par l’écopsychologue Joanna Macy pour honorer notre peine pour le monde, « composter » les émotions comme la peur, la tristesse, la colère et l’impuissance, passer du déni de réalité à la conscience et de l’apathie au désir d’action constructive ;

• Les conversations carbone, développées dans le monde anglo-saxon et promue en Suisse par les Artisans de la transition. Un parcours qui vise à susciter une réduction concrète de notre empreinte carbone, en nous confrontant notamment à nos incohérences, nos désirs parfois contradictoires et à ce qui fait obstacle aux changements requis.